amine zniber

l'avar

 

Pour célébrer avec éclat son 50e anniversaire, le TNM présente une œuvre phare de son répertoire, L’Avare de Molière, le 20 novembre à la Salle Maurice-O’Bready.

À l’automne 1951, les jeunes fondateurs de la maison faisaient la conquête du public montréalais avec ce chef-d’œuvre d’humour grinçant; Jean Gascon en assurait la mise en scène et le rôle titre. Cinquante ans plus tard, Alice Ronfard redonne vie à cette comédie cruelle, et Pierre Collin, entouré d’une solide distribution – Linda Sorgini, Henri Chassé, Gabriel Sabourin, Maxime Denommée, Jacques Girard, Jacques Lavallée, Catherine Florent, Geoffrey Gaquere, Jacinthe Lagüe, Marcel Pomerlo – endosse à son tour la défroque d’Harpagon.

Farce irrésistible et constat implacable des faiblesses de la nature humaine, L’Avare est par excellence l’œuvre de tous les paradoxes : la mécanique du rire est imparable, alors que l’intrigue est fondée sur des conflits familiaux d’une rare violence. Alice Ronfard, dont les productions des Troyennes et de Cyrano de Bergerac au TNM ont chacune mérité le prix Gascon-Roux de la meilleure mise en scène, se permet une toute première incursion dans l’univers de Molière.

Elle y rencontre cette fois encore des personnages plus grands que nature, et plus complexes qu’on ne pourrait le soupçonner de prime abord. Tourmentés par une sensualité exigeante, ils sont pressés d’agir pour parvenir à leurs fins; et au théâtre, dès qu’il y a une échéance, dès que le temps qui file devient un enjeu, la tragédie n’est pas loin! Et l’émotion est vraie! Alice Ronfard s’attaque à ce nœud de vipères familial avec vigueur et rigueur, et nous propose un Avare sur la corde raide entre le fou rire et les larmes, entre le cynisme intégral et la franche comédie.

Famille, je vous hais!

Harpagon est veuf, père de famille, et tient bien serrés les cordons de sa bourse. Ce n’est pas qu’il soit indigent : il gagne très bien sa vie en pratiquant le métier illégal d’usurier. À sa famille, il impose le double poids d’une absurde pauvreté et d’une vie presque clandestine. Le jour où il annonce à sa fille qu’il l’a promise à un vieillard, et à son fils qu’il le destine à une quelconque veuve, la révolte commence à sourdre dans la maisonnée. Car les enfants d’Harpagon n’en peuvent plus de la tyrannie de leur père, d’autant que cette tyrannie commence à s’exercer aux dépens de leur vie amoureuse...

Molière interdit

En 1668, au moment de la création de L’Avare, Molière est en pleine possession de son art. Il a déjà derrière lui des œuvres majeures comme L’École des femmes, Dom Juan et Le Misanthrope, ainsi que Tartuffe, frappé d’interdit depuis quatre ans sous la pression politique des dévots. Il multiplie les emprunts aux auteurs classiques, aux comédiens italiens, aux écrivains qui lui sont contemporains, mais il crée néanmoins une œuvre profondément originale, qui déroute la critique par sa nouveauté et qui permet toutes les interprétations : une œuvre riche, une œuvre inépuisable. Et pour dire comme le valet La Flèche, réplique célèbre entre toutes : "La peste soit de l’avarice et des avaricieux!"


Le 50e anniversaire du TNM est le prétexte pour présenter ce classique de Molière qui a lancé la carrière de la troupe il y a 50 ans. Pierre Collin reprend avec intensité le rôle de l’Avare incarné en 1951 par Jean Gascon qui avait ébloui la critique.

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